Flowers
Ce soir-là
Ce soir-là, la tristesse est tombée
            sur une ville désormais en ruines
Quelque part dans le monde, les gens meurent
            pour défendre farouchement ce qui leur appartient
Des enfants sont tués, ils explosent, innocents,
            en marchant sur des mines
Ils sont morts, mais la guerre continue,
            elle n'épargne personne ni rien

Ce soir-là, la Mort plane au-dessus de ce monde
            désormais en ruines
Quelque part, une plainte traverse le ciel,
            déchirant tout espoir de survie
C'est fini, il n'y a plus de tirs meurtriers
            de derrière ces maudites collines
Tout est mort, il ne reste d'humain que la Haine
            qui danse et rit

Ce soir-là, je jubile et tournoie avec elle
            au-dessus des cadavres mutilés
Car enfin de la paix la planète a goûté les plaisirs
            si rarement éprouvés
Je me sense soulagé; seule la honte me ronge l'esprit
            imparfait
Je me rends soudain compte
            de ce que mes semblables ont tué

Ce ne sont pas leurs âmes
            consumées dans le feu de la haine
Ce n'est pas la beauté
            contenue dans toute forme de vie
Ce n'est pas le ciel bleu,
            ni les mers, ni les fertiles plaines -
Il s'agit de leur propre fierté,
            écrasée sous le poids des ennemis

À jamais.

22 août 1996

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