Ce soir-là, la tristesse est tombée
sur une ville désormais en ruines
Quelque part dans le monde, les gens meurent
pour défendre farouchement ce qui leur appartient
Des enfants sont tués, ils explosent, innocents,
en marchant sur des mines
Ils sont morts, mais la guerre continue,
elle n'épargne personne ni rien
Ce soir-là, la Mort plane au-dessus de ce monde
désormais en ruines
Quelque part, une plainte traverse le ciel,
déchirant tout espoir de survie
C'est fini, il n'y a plus de tirs meurtriers
de derrière ces maudites collines
Tout est mort, il ne reste d'humain que la Haine
qui danse et rit
Ce soir-là, je jubile et tournoie avec elle
au-dessus des cadavres mutilés
Car enfin de la paix la planète a goûté les plaisirs
si rarement éprouvés
Je me sense soulagé; seule la honte me ronge l'esprit
imparfait
Je me rends soudain compte
de ce que mes semblables ont tué
Ce ne sont pas leurs âmes
consumées dans le feu de la haine
Ce n'est pas la beauté
contenue dans toute forme de vie
Ce n'est pas le ciel bleu,
ni les mers, ni les fertiles plaines -
Il s'agit de leur propre fierté,
écrasée sous le poids des ennemis
À jamais. |